Le Jardin - podcast littéraire

La musique face aux fantômes de la guerre : une rencontre avec l’écrivain japonais Akira MIZUBAYASHI

François-Xavier ROBERT Season 2 Episode 15

Yann Brancherie de la librairie Le Divan à Paris recevait l’écrivain japonais d’expression française, Akira MIZUBAYASHI, à l’occasion de la sortie de son nouveau roman aux éditions Gallimard : Reine de cœur. 

Comme dans son précédent roman, Âme brisée, paru en 2019 qui a reçu un accueil critique élogieux et a fait la joie de nombreux lecteurs, les thèmes de la mémoire de la guerre (la Seconde Guerre Mondiale) et de ses fantômes, ainsi que les émotions et les images transmises par la musique classique, construisent une toile de fond qui nous conduit vers la découverte de belles destinées humaines. 

Comme l’explique l’auteur, son nouveau livre n’est pas la suite du précédent, mais “en racontant une histoire totalement différente, finalement, [il] raconte la même histoire !” Une histoire qui chante les vertus de l’art et de la paix. 

Lors de cette rencontre en librairie, Akira MIZUBAYASHI nous décrit avec précision la genèse de son nouveau roman. Passionnant !

EXTRAITS

“Les fantômes qu’on essaie de raviver, les fantômes qu’on essaie de faire revivre, c’est une idée qui remonte à l’époque d’Âme brisée, à l’époque d’Armistice.”

“C’est pour cela que cette musique [la Symphonie n° 8 de Chostakovitch] a fait écho. Si elle m’a parlé si fortement, c’est parce que, justement, elle est entrée en résonance parfaite avec mes divers souvenirs : celui de la lecture du roman de Murakami, celui du film de Kobayashi, du roman de Gomikawa Junpei et celui des souvenirs de mon père.”

“Mon idée, c’était non pas d’être fidèle à toutes les émotions musicales de cette symphonie, mais de “mimer” un petit peu ce qui se passe dans cette symphonie.”

“C’est tellement visuel ! Quand on écoute cette musique, on voit des choses horribles. On voit. Et Jun, c’est un musicien, quand il voit des choses horribles, il entend cette musique.”

“Je ne dirais pas que je pense par la musique. Mais je dirais que je pense, que je réfléchis, que je sens en compagnie de la musique.”

“J’aime bien alterner les chapitres longs et les chapitres courts. Quand c’est court, c’est vraiment court."

“J’écris et je relis à haute voix. Et si je ne suis pas satisfait en lisant à haute voix ce que j’ai écrit, il faut que je réfléchisse…”

“Le mot “musicalité” de la langue française n’est pas adapté à ce que je ressens. Je ne sais pas si le français est plus musical que le japonais. À mon avis cela ne se passe pas comme cela. Du moment que je suis engagé en français dans ce livre, je ne pense pas à la langue japonaise.”

CITATIONS 

Haruki MURAKAMI, Le Meurtre du Commandeur, Éditions Belfond, 2017

Masaki KOBAYASHI, La condition de l’homme, film réédité en coffret par Carlotta Films. Film lui-même adapté du livre de Junpei GOMIKAWA.

Solomon VOLKOV, Témoignage - Les mémoires de Dimitri Chostakovitch, Albin Michel, 1980

Dimitri CHOSTAKOVITCH, Symphonie n° 8 interprétée par le Berliner Philharmoniker dirigé par Andris Nelsons, ainsi que la version de Michael Sanderling

 
C'est le quinzième épisode du podcast littéraire LE JARDIN.
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Rendez-vous pour le prochain épisode !

 À LA TECHNIQUE

Conception et interview : François-Xavier ROBERT

Musique : "Mélodie hongroise" de Franz SCHUBERT, guitare classique et guzheng en intro ; arrangement électro en conclusion

Court extrait sonore :  Edward Elgar - Salut d'Amour (Love’s gre

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