Le Jardin - podcast littéraire

Se couler dans l’imaginaire et écrire de bonnes histoires : une rencontre avec l’écrivain Victor DIXEN

François-Xavier ROBERT Season 3 Episode 27

Il est des écrivains qui aiment explorer les territoires les plus mystérieux et les plus lointains de l’imaginaire. Victor DIXEN fait partie de cette famille d’auteurs, toujours à la recherche des meilleures histoires à raconter et de mondes à inventer ou à réinventer, pour “vivre plusieurs vies en une et dans plusieurs mondes”. 

J’ai pu rencontrer Victor DIXEN sur le stand des éditions Robert Laffont lors du SLPJ (Salon du livre et de la presse jeunesse) de Montreuil en Seine-Saint-Denis.
Écoutons-le !

Les musiques et extraits de livres audio de ce podcast sont tirés des Livres 1 et 3 de la saga Vampyria. Les textes sont lus par Marie du Bled. Des liens vers ces livres audio sont indiqués en bas de cette page.
Merci aux éditions Robert Laffont et aux équipes de Lizzie.
Pour en savoir plus sur l’auteur, vous pouvez vous rendre sur son site : http://victordixen.com/

EXTRAITS

“J'adore écrire la nuit et j'adore lire la nuit aussi. Je pense que c'est un moment où l'imagination peut s'envoler sans aucune contrainte.”

“Débrider, étymologiquement, c'est enlever la bride. Effectivement, c'est laisser la cavale de l'imagination partir au triple galop. Et oui, j'ai envie de partir très loin sur le dos de mon imagination.”

“Souvent, l'originalité ce n'est pas une idée qui jaillit d'elle-même comme ça de nulle part. C'est plutôt la mise en relation de choses qui n'étaient pas connectées jusqu'à présent.”

“La lecture, pour moi, c'est un acte de résistance pour se réapproprier son temps, pour se réapproprier le temps long.”

“Même si on se nourrit de ses souvenirs et de ses sensations, j’écris plus pour sortir de ma peau. J’essaie d’inventer des personnages principaux qui sont, au contraire, différents de moi. Je n’essaie pas de faire œuvre d’auto-fiction. Ce que je veux, c’est de la Fiction avec un F majuscule.”

“Souvent dans la vie on a l’impression d’être sur un chemin tout tracé, on se raconte un histoire sur son passé mais aussi sur son futur. Et lorsqu’on fait un tirage de cartes [de tarot], c’est comme si on enlevait les œillères et qu’on voyait tous les chemins qui s’ouvrent à nous.”

LES LIVRES DE L’AUTEUR

  • Extincta (Robert Laffont, 2019) 
  • Cogito (Robert Laffont, 2019) 
  • Tambours dans la nuit (Griffe d’Encre, 2014)
  • Série Vampyria (2020- en cours)
  • Série Phobos (Robert Laffont, 2015 - 2017)
  • Série Animale (Gallimard Jeunesse, 2013-2015)
  • Série Le Cas Jack Spark (Jean-Claude Gawsewitch, 2009-2012)

POUR UNE IMMERSION SONORE TOTALE

Vampyria, Livre 1 : La Cour des Ténèbres - Victor Dixen - Lizzie

Vampyria, Livre 2 : La Cour des Miracles - Victor Dixen - Lizzie

Vampyria - Livre 3 La Cour des Ouragans - Victor Dixen - Lizzie

C'est le vingt-septième épisode du podcast littéraire LE JARDIN.

À LA TECHNIQUE

Conception et interview : François-Xavier ROBERT

Citations musicales et extraits : Saga Vampyria de Victor Dixen, tome 1 (La Gigue sans repos) : © Éditions Robert Laffont, S.A.S., Paris, 2020 ℗ Lizzie, un département d’Univers Poche, Paris, 2021 ; tome 3 (tous les autres extraits) : © Éditions Robert Laffont, S.A.S., Paris, 2022 ℗ Lizzie, un département d’Univers Poche, Paris, 2022

Contact

  • Envoyez un e-mail à : fxrparis@gmail.com
  • Page Facebook : https://www.facebook.com/LeJardinPodcast

Merci d'écouter le podcast littéraire Le Jardin !

[00:00:00.150] - François-Xavier ROBERT
Bonsoir Victor Dixen, je suis ravi de vous rencontrer sur le Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis.

[00:00:08.430] - Victor DIXEN
Le SLPJ pour les intimes. 

[00:00:11.070] - François-Xavier ROBERT
Moi je l'appelle le salon de Montreuil.

[00:00:12.800] - Victor DIXEN
C'est ça.

[00:00:15.510] - François-Xavier ROBERT
J'ai lu plusieurs fois que vous aimiez écrire la nuit. Alors déjà, je voulais savoir si c'était vrai et je voulais savoir pourquoi.

 [00:00:21.270] - Victor DIXEN
C'est tout à fait vrai et cela vient de mes insomnies. J'ai été et je suis encore insomniaque. Je me débattais beaucoup avec ce problème lorsque j'étais plus jeune, lorsque j'étais enfant et adolescent, j'en faisais même une maladie, pour ainsi dire. J'ai fait un certain nombre de nuits en hôpital dans ce qu'on appelle les cliniques du sommeil. Vous savez, on vous met des électrodes sur la tête, des sangles thoraciques abdominales pour mettre votre sommeil en équations, essayer de trouver ce qui ne va pas. Dans mon cas, on n'a pas vraiment trouvé. Il y avait des petits troubles neurologiques peut être, mais finalement, au début de l'âge adulte, je me suis dit que ce temps que j'avais en plus la nuit, au lieu de me retourner dans mon lit, j'allais le mettre à profit pour écrire. Finalement, ça a réglé le problème, je n'en fais plus une maladie du tout et c'est devenu mon terrain de jeu, mon territoire d'écriture. Lorsque je me mets à ma table de travail la nuit, rien d'autre n'existe que l'histoire que je suis en train d'imaginer. Rien ne vient m'en sortir, tout est plongé dans l'obscurité. Il n'y a pas un bruit et c'est tellement facile de se couler dans l'imaginaire à ce moment là. Donc j'adore écrire la nuit et j'adore lire la nuit aussi. Je pense que c'est un moment où l'imagination peut s'envoler sans aucune contrainte.

 [00:01:19.260] - François-Xavier ROBERT
Je pense que vous devez faire des envieux chez beaucoup d'autres auteurs qui n'ont pas le temps d'écrire. Oui, alors je me disais effectivement, la nuit, c'est le lieu du mystère finalement, puisque pendant la journée chacun vaque à ses occupations. On est tous très occupés. Notre attention peut être facilement happée par les choses du dehors, mais la nuit c'est propice. Qu'est-ce que cela éveille chez vous ?

 [00:01:42.670] - Victor DIXEN
Il y a deux choses effectivement : il y a d'une part le fait qu'on n'est pas sollicité par d'autres choses, il y a moins de stimuli, donc ça permet justement de se décoller du réel pour inventer une autre réalité. Et après il y a le mystère intrinsèque de la nuit. Vous en parliez aussi. De tout temps, l'homme a projeté des fantômes dans la nuit, Des présences qu'on ne voit pas, on l'imagine. C'est notre nature humaine qui nous y pousse. Donc en soi, la nuit, je pense, engendre l'imagination, engendre les rêves et les fantômes.

 [00:02:09.750] - François-Xavier ROBERT
Quelque chose que j'aime beaucoup chez vous aussi, c'est cette imagination "débridée". 

 [00:02:17.230] - Victor DIXEN
Je l'assume complètement parce que "débrider" étymologiquement, c'est enlever la bride. Effectivement, c'est laisser la cavale de l'imagination partir au triple galop. Et oui, j'ai envie de partir très loin sur le dos de mon imagination.

[00:02:30.000] - François-Xavier ROBERT
Il y a deux exemples que j'ai envie de donner à nos auditeurs qui ne vous connaitraient pas. Notamment, vous avez pris Louis XIV et les vampires et vous avez fait de Louis XIV un vampire ! Vous avez pris la crise climatique avec le problème des algues verts et vous avez imaginé une dernière terre entourée d'algues qui viennent pourrir la vie des gens !

[00:02:52.890] - Victor DIXEN
Au sens propre.

[00:02:55.470] - François-Xavier ROBERT
Et enfin, vous avez pris la thématique du voyage sur Mars. Vous allez chercher aussi la télé-réalité, le matchmaking. Et vous faites un tout avec les deux idées.

 [00:03:15.660] - Victor DIXEN
La manière dont vous l'exprimez, ça me fait penser à une des théories de la créativité : des gens qui essaient d'expliquer d'où viennent les nouvelles idées. Et j'ai lu quelque part que souvent, l'originalité ce n'est pas une idée qui jaillit d'elle-même comme ça de nulle part. C'est souvent la mise en relation de choses qui n'étaient pas connectées jusqu'à présent. Ainsi, l'exemple de Phobos, la conquête spatiale, la première mission sur Mars, ça a été beaucoup traité en science-fiction. La téléréalité, la société du média dans laquelle on vit, c'est notre quotidien. Mais mettre les deux ensemble, les télescoper et pousser ce présupposé jusqu'à ses conséquences ultimes, ça, c'est ce qui fait l'originalité de Phobos. La première mission vers Mars, qui est entièrement financée par la téléréalité, filmée 24h sur 24 avec tous les enjeux politiques, médiatiques qu'il peut y avoir derrière. C'était le point de départ. C'est vrai que quand j'ai commencé à écrire Phobos, on parlait de Mars de plus en plus comme de la prochaine frontière du genre humain.

[00:04:05.670] - Victor DIXEN
Il y avait la même ébullition que celle qu'on a connue autour de la Lune dans les années 60. Je me suis dit que c'était le moment pour un écrivain d'imaginer comment ça allait se passer avant que ça n'arrive pour de vrai. Et au même moment, j'ai pris conscience de tous ces écrans qui nous entourent, ici sur Terre, cette téléréalité, ces réseaux sociaux. Et c'est comme ça qu'il y a eu cette idée de téléréalité sur Mars, j'ai l'impression.

 [00:04:23.580] - François-Xavier ROBERT
Vous prenez le contrepied aussi : par exemple, le roi Louis XIV, le "Roi Soleil" et hop, il devient le roi de l'ombre, des ténèbres.

 [00:04:31.410] - Victor DIXEN
Alors là, oui, je me suis beaucoup amusé à renverser les symboles de la monarchie française dans ce qu'elle a de plus statufié, comme on l'apprend dans les manuels scolaires, on a une image toute faite du "Grand Siècle", comme on dit, avec ses ors. Et bien moi, j'ai voulu en livrer une version beaucoup plus sombre, mais je me suis rendu compte en faisant des recherches qu'il y avait justement un envers très sombre du Grand Siècle. On l'apprend beaucoup moins. C'est l'époque de l'intolérance religieuse avec la révocation de l'édit de Nantes, aussi de l'instauration de l'esclavage dans les colonies. C'est aussi l'époque où on a le plus pratiqué la sorcellerie en France. On ne le sait pas du tout. On se souvient peut être de l'affaire des poisons. Il y avait énormément de scandales, comme s'il y avait un retour de l'irrationnel au XVIIᵉ siècle, à l'orée du siècle des Lumières et toute cette partie obscure du Grand Siècle, j'ai essayé de la mobiliser tout en rendant grâce en même temps au Grand Siècle pour la richesse culturelle qu'il nous a apporté.

 [00:05:21.960] - Victor DIXEN
Il y a vraiment un rapport ambigu à cette période de notre histoire que j'ai essayé d'aborder de front. La fantaisie et les littératures de l'imaginaire permettent de traiter des sujets qui peuvent paraître épuisés, et en fait de les renouveler.

[00:05:35.000] - François-Xavier ROBERT
Et vous, vous aimez bien ce terme de "littératures de l'imaginaire". C'est votre truc ?

 [00:05:39.980] - Victor DIXEN
Complètement en tant que lecteur. Et souvent, les auteurs choisissent un genre parce que déjà en tant que lecteur, c'est ce qu'ils aiment lire. Je lis plein de choses différentes. Je lis aussi de la littérature blanche, des essais, mais je retourne toujours à l'imaginaire, comme si mon âme avait besoin de ce matériau, de cette nourriture. Et c'est ce que je préfère écrire aussi, parce que ça permet de vivre plusieurs vies en une et même plusieurs mondes.

 [00:06:01.550] - François-Xavier ROBERT
J'ai lu aussi quelque part que c'était Tolkien qui vous avait donné une forme de déclic.

[00:06:10.580] - Victor DIXEN
Il y a eu plusieurs temps dans une vie d'auteur. Effectivement, il y a des chocs, il y en a eu plusieurs. Si je remonte vraiment dans mes souvenirs, ce sont les contes de fées et je reviens toujours aux contes. J'ai essayé de tourner autour d'ailleurs dans certaines séries comme "Animale", c'est ces histoires qui semblent simples en surface, mais qui ont tellement de sens qu'on peut les lire et les relire. On en retire toujours quelque chose. Et après il y a eu Tolkien. Effectivement, à l'adolescence, à treize ans, j'ai lu pour la première fois "Le Seigneur des Anneaux" et, là, j'ai pris conscience du pouvoir démiurgique de la littérature, qu'on pouvait créer des mondes qui, le temps de la lecture, paraissent aussi réels, voire même plus réels que notre monde et qui nous happent complètement. Moi, quand j'étais dans Tolkien, à treize ans, le monde n'existait plus. La profondeur historique qu'il réussit à créer dans son univers. La profondeur culturelle est vraiment hallucinante et j'étais tellement mordu de Tolkien que je suis parti pour la première fois en Angleterre à cette époque acheter des dictionnaires elfiques qu'on ne trouvait pas en France.

[00:07:06.920] - Victor DIXEN
Tolkien était linguiste. Par ailleurs, il a créé même plusieurs langues elfiques et à l'époque, mon elfique était assez beau, assez "fluent" comme on dit, et j'avais un camarade dans ma classe qui était aussi complètement dans le même trip et on parlait, on pouvait écrire le sindarin et le quenya, donc on se faisait passer des mots que les profs bien sûr ne pouvaient pas déchiffrer en quenya, mais ça a un peu rouillé maintenant. Je ne l'ai pas pratiqué ces dernières années.

[00:07:29.480] - François-Xavier ROBERT
Ça me fait penser justement. Vous avez dit "créer des mondes" et donc ça ne vous fait pas peur cette longue durée, ces nombreux tomes, ce côté un peu énorme.

 [00:07:40.880] - Victor DIXEN
Alors au contraire, ça me stimule vraiment et pour plusieurs raisons. Déjà, je reviens toujours à mes goûts de lecture parce que j'aime ça en tant que lecteur. Vous le savez : on vit dans un présent où le temps est extrêmement morcelé du fait de l'hyper modernité, de l'hyper connectivité. On a toujours des notifications qui nous tombent dessus, on est entourés d'écrans et notre temps est complètement atomisé. La lecture, pour moi, c'est un acte de résistance pour se réapproprier son temps, pour se réapproprier le temps long et d'autant plus la littérature de l'imaginaire qui souvent s'exprime sous forme de sagas. On va rester avec des personnages dans des mondes pendant des mois, pendant des années. C'est un moyen de retrouver le temps long et même parfois le Grand Temps. C'est un concept anthropologique de Mircea Eliade, c'est le temps du mythe, le temps des contes justement, le grand temps, lui qui est immuable. Et on peut s'y reconnecter par la littérature et surtout les littératures de l'imaginaire.

 [00:08:29.780] - Victor DIXEN
Donc voilà, ma respiration naturelle comme romancier, c'est la saga. Et on l'a oublié, mais c'était la respiration qu'on avait dans notre histoire littéraire. La littérature populaire du XIXᵉ siècle, c'était les "Mystères de Paris", les grandes sagas comme ça. Je pense que ça correspond à un vrai besoin des lecteurs, en tout cas, c'est le mien en tant que lecteur.

[00:08:46.700] - François-Xavier ROBERT
Quand vous écrivez est-ce que vous vous nourrissez d'autres auteurs ? Ou est-ce qu'au contraire vous mettez tout ça de côté quand vous écrivez vos propres romans ?

 [00:09:02.670] - Victor DIXEN
Oui, je ne cloisonne pas du tout. Il y a certains auteurs effectivement qui ne veulent pas lire quand ils écrivent pour justement ne pas être parasités par des bruits. Ce n'est pas mon cas. Je suis mes personnages, je suis mon histoire et, au contraire, j'aime bien me nourrir et nourrir mon histoire d'auteurs que j'ai admirés et qui m'ont nourri moi-même. Et j'aime bien convoquer les références littéraires dans mes romans. Vous parliez tout à l'heure de ce monde envahi par les algues d'Extincta, qui est un monde post-apocalyptique, très lointain, distant de plusieurs siècles dans le futur, que j'ai bâti en extrapolant les pires prédictions des climatologues, des colloques, des biologistes sur l'effondrement écologique que nous sommes peut-être en train de vivre. Et j'imagine ce monde où l'humanité, finalement a régressé à un stade néolithique, a perdu tous ses repères du passé. Et c'est l'histoire de l'extinction de l'espèce humaine. Les derniers humains ont trouvé refuge tout au nord du monde sur les dernières terres, l'archipel du Svalbard qui est relativement habitable dans ce monde dénué de tout.

 [00:09:56.750] - Victor DIXEN
On va suivre deux personnages qui font un grand périple : Le dernier voyage de l'Humanité et qui vont tomber sur des vestiges du passé, des livres miraculeusement conservés.  Ils vont réussir à les déchiffrer très laborieusement et à découvrir le sens de la poésie. Et ils vont tomber sur les "Fleurs du mal" de Baudelaire, qui est un livre qui m'a énormément marqué à l'adolescence et auquel je reviens encore et toujours. C'est un livre vraiment comme un conte pour le coup, intarissable. Également les poèmes d'Emilie Dickinson. Et ça va complètement transformer ces personnages. Et j'ai bâti finalement tout le livre, tout le roman autour de ces deux références poétiques. Si bien que mes deux personnages principaux, c'est Océrian et Astria, vont peu à peu endosser la personnalité pour l'un du Prince des Nuées, donc en référence à l'Albatros de Baudelaire, et pour l'autre de l'étonnante voyageuse. C'est également un poème de Baudelaire.

 [00:10:44.170] - François-Xavier ROBERT
Et oui, d'ailleurs en incipit, vous avez mis un passage de Baudelaire qui est presque un projet de roman non écrit, je me suis dit : "tiens, c'est le programme !".

 [00:10:50.830] - Victor DIXEN
Oui, on sait que Baudelaire s'est souvent présenté comme l'homme d'une œuvre, "Les Fleurs du mal", et il a écrit aussi des poèmes en prose. Mais il y a quand même "Les Fleurs du mal" qui restent, et il n'a jamais fait œuvre de romancier alors qu'il avait ce désir. La vie ne lui a pas permis de le faire. On a retrouvé dans ses papiers lors de son héritage, des petits débuts de roman. Et notamment un roman qui se serait appelé 'Les derniers hommesd sur un monde dévasté où il y aurait des cités états qui se livreraient des guerres fratricides. Et ça a été le déclic pour cet univers. Donc effectivement, la genèse d'Extincta, il faut remonter à Baudelaire, ce roman qu'il n'a jamais écrit et que j'aurais aimé lire et que très humblement j'ai essayé peut être d'inventer.

 [00:11:31.630] - François-Xavier ROBERT
Et puis on en revient à la société de classes, très hiérarchisée, avec des esclaves.

 00:11:37.960] - Victor DIXEN
Même des castes, quelque chose de très atavique comme ça.

 [00:11:41.320] - François-Xavier ROBERT
En parcourant Extincta, je me disais justement alors là, on est dans un salon de littérature jeunesse, je me disais que celui-ci, est-ce qu'il est vraiment jeunesse ?

 [00:11:53.680] - Victor DIXEN
Vous savez tous mes romans, ils sont "jeunesse" par leurs protagonistes. C'est à dire que je mets en scène des personnages qui sont à la fin de l'adolescence, à l'orée de l'âge adulte, parce que c'est quelque chose qui m'inspire énormément. C'est très romanesque, c'est le moment de la vie où on prend conscience de son existence, du temps limité qu'on a pour exister sur Terre. On décide aussi de son identité, de qui on veut être,  peut-être de comment on veut transformer le monde. Donc c'est l'âge de tous les possibles, des premiers succès mais aussi des premiers échecs qu'on doit assumer. Donc moi, ça m'inspire follement et c'est pour ça sans doute que mes romans sont classés en jeunesse. Mais ensuite on peut les lire à tous les âges. Parce que cet adolescent qu'on a été, on s'en souvient. Et ce frisson existentiel, on peut le ressentir à toutes les époques de la vie.

 [00:12:33.580] - François-Xavier ROBERT
Oui. Après bon, c'est vrai que c'est une question de classification éditoriale au final. Et vous-même, vous cherchez à vous reconnecter avec des sensations que vous auriez pu éprouver à cet âge-là ? Vous avez une technique comme ça pour replonger dans le passé ?

 [00:12:52.240] - Victor DIXEN
Pas tant à ma propre adolescence, même si ça survient, on se nourrit de ses souvenirs, effectivement, de ses sensations. J'écris plus pour sortir de ma peau. J'essaie d'inventer des personnages principaux qui sont au contraire différents de moi. Je n'essaie pas de faire œuvre d'autofiction. Ce que je veux, c'est de la fiction avec un F majuscule. Et ce que j'adore dans l'écriture, c'est justement ce moment où on n'est plus soi-même. On rentre dans la tête du personnage principal et c'est presque médiumnique. C'est presque méditatif comme état. Et cette abolition de l'ego, cette abolition de soi au moment où l'histoire, où le personnage devient plus réel que soi-même. C'est un état de grâce de l'écriture que je recherche avidement, et c'est devenu presque une drogue.

 [00:13:28.150] - François-Xavier ROBERT
Vous racontiez que vous aimiez bien le tarot, je crois, la pratique du tarot. Est-ce que ça peut vous aider d'une manière ou d'une autre dans l'écriture aussi ?

 [00:13:38.680] - Victor DIXEN
Cela m'aide très concrètement, le tarot. Je parlais tout à l'heure de Tolkien comme une des claques de mon existence. Le tarot, c'était une autre grande rencontre à quinze ans. Pour le coup, je tombe pour la première fois sur un tarot de Marseille. J'étais intéressé, puis attiré par ces cartes un peu mystérieuses, un peu intimidantes, je me suis familiarisé avec la pratique et depuis, c'est devenu un outil de vie. Ça m'aide à prendre des décisions dans ma vie. J'ai vécu dans pas mal de pays et avant chaque expatriation : un tirage de cartes ! Et puis dans l'écriture aussi. Quand je suis bloqué dans un manuscrit, le tarot, c'est un formidable outil de créativité également. Pour mieux connaître mes personnages, je leur tire les cartes, ça me permet de connaître leurs secrets, de les bâtir. Vous savez, il y a parfois un contre sens sur les arts divinatoires et le tarot en particulier, les gens qui ont peur qu'on leur tire les cartes, ont peur que ça leur annonce un avenir très déterministe auquel ils vont être contraints.

 [00:14:25.270] - Victor DIXEN
Alors qu'au contraire, j'ai l'impression que ça ouvre des perspectives, que ça ouvre des futurs. Souvent, dans la vie, on a l'impression d'être sur un chemin tout tracé. On se raconte une histoire sur son passé mais aussi sur son futur. Et lorsqu'on fait un tirage de cartes, c'est comme si on enlevait les œillères et qu'on voyait tous les chemins qui s'ouvrent à nous. Voilà, donc dans un scénario, c'est la même chose. Je tire les cartes, ça va me montrer toutes les potentialités d'une situation que je pensais bloquée. Comment ça marche ? Pourquoi ça marche ? C'est très difficile. Il y a un mystère que je n'ai pas encore épuisé complètement, mais j'ai une intuition qu'il y a une nature très linguistique dans le tarot, les cartes qui sont très polysémiques, sont comme des mots, elles sont porteuses de sens. Elles vont prendre leur sens final dans un tirage, dans leur rapport les unes par rapport aux autres, de la même manière que des lettres prennent leur sens pour créer un mot dans leur rapport les unes par rapport aux autres, et, des mots dans une phrase dans leur rapport.

 [00:15:12.620] - Victor DIXEN
Donc chaque tirage va donner une phrase unique qui va résonner avec le consultant. C'est le mystère du langage finalement qui s'incarne dans le tarot.

 [00:15:22.150] - François-Xavier ROBERT
Quand vous écrivez, est-ce que vous êtes toujours seul ? Où est-ce que vous aimez poser des questions, aller chercher, vous documenter directement auprès de quelqu'un  ?

 [00:15:34.750] - Victor DIXEN
Il y a une phase documentaire importante pour chacun de mes romans. Lorsque je fais de la science-fiction, c'est des recherches scientifiques. Lorsque c'est de la fantasy historique, ça va être des recherches historiques. Alors il se trouve qu'avec Internet et les bibliothèques, on a accès déjà à beaucoup de sources et parfois il m'arrive effectivement d'aller interroger des personnes pour avoir directement la transmission orale de l'histoire que je suis en train de raconter. Le prochain tome de Vampirya se passera aux Amériques. J'ai une amie américaine qui est amérindienne, elle est sioux. Et je lui ai posé des questions directement sur sa culture pour venir nourrir mon histoire vampirique.

 [00:16:06.700] - François-Xavier ROBERT
Une de vos lectrices me disait qu'il va y avoir plein de tomes.

 [00:16:11.290] - Victor DIXEN
Là, ça rejoint la question de tout à l'heure sur les sagas et j'ai prévu douze tomes pour Vampirya. Ce sont en fait quatre trilogies successives, tous les trois tomes. Je change de personnage principal tout en restant dans le même univers. Cela me permet d'explorer tous les recoins de cet univers. Mais à vrai dire, avec ce tome, je ne vous ai pas tout dit encore, parce que je développe aussi cet univers en bandes-dessinées qui ne sont pas les adaptations des romans mais qui vont suivre d'autres personnages dans le même monde. Autant les romans se place du point de vue des frondeurs mortels, qui essaient de résister au joug des vampires, autant les bandes dessinées sont du côté de l'inquisition vampirique, créée par le Roi des Ténèbres pour réprimer tout germe de révolte. Donc ça me permet d'avoir deux points de vue opposés sur cet univers. Et puis il y a le tarot. On en parlait tout à l'heure, j'ai créé un tarot vampirique qui intervient dans les romans.

 [00:16:59.110] - Victor DIXEN
Le monde des vampires est un monde qui est figé dans le temps depuis trois siècles. Plus rien n'évolue depuis que Louis XIV s'est transmuté, qu'il a accédé au pouvoir suprême. Le monde lui-même s'est figé dans le temps. Il n'y a pas eu de progrès technique, il n'y a pas eu de progrès social et de nos jours, nous sommes toujours dans les conditions du XVIIᵉ siècle. Bien. J'ai voulu offrir à mes personnages un outil pour s'inventer un avenir dans ce monde où le passé ne veut pas passer. Un tarot, un tarot interdit par les vampires que mon héroïne Jeanne va découvrir. Et je me suis dit : on va le réaliser pour de vrai, pour que le lecteur puisse le manipuler.

 [00:17:28.270] - François-Xavier ROBERT
Un titre qu'on n'a pas évoqué, c'est "Cogito". 

 [00:17:34.810] - Victor DIXEN
Alors "Cogito", c'est un peu comme "Phobos", c'est parti de l'actualité, comme point de départ. Le déclic, ça a été la lecture d'un article de sociologue qui nous annonçait que d'ici 30 ans, 90 % des métiers qui existent aujourd'hui seront remplacés par des machines du fait de l'intelligence artificielle. Vous savez, l'histoire de la modernité est jalonnée de révolutions industrielles. Il y a eu d'abord la révolution du charbon. Donc là, il y a eu une première destruction de métiers. Il y avait tous les tisserands qui se sont révoltés contre les machines à tisser automatiques, qui ont cassé des machines. Et finalement le progrès a suivi son cours. D'autres métiers ont été créés. Ensuite, on a eu la révolution de l'électricité. Même chose, destruction de métiers. D'autres métiers ont été créés. Puis la révolution de l'informatique, la troisième. Et là on est à l'orée. On a déjà commencé la quatrième révolution industrielle, celle de l'intelligence artificielle. Mais à la différence de toutes celles qui ont précédées tous les métiers maintenant sont susceptibles d'être automatisés, y compris les tâches cognitives.

 [00:18:28.510] - Victor DIXEN
Et notamment ça m'a frappé. On m'a dit que d'ici dix ans, le métier de radiologue n'existera plus, parce qu'une intelligence artificielle est plus efficace qu'un œil humain pour repérer une tumeur naissante sur une radio. Donc ce métier qui paraît hyper qualifié "Bac plus dix" n'est pas à l'abri, il va être automatisé. Alors moi je me suis dit : il faudrait que ce soit au centre du débat démocratique. On ne devrait parler que de ça. Or, personne n'en parle. Et c'est là que la science-fiction a un rôle à jouer. C'est de cristalliser des sujets qui peuvent paraître un peu complexes ou abstraits dans des fictions, pour que les gens s'en emparent, voient vraiment les conséquences et exigent auprès des décideurs des comptes là-dessus. Donc j'imagine, dans un futur lointain d'une trentaine d'années où 90 % de la population est au chômage et vit de subsides vraiment minimums, seulement 10 % des gens ont encore la chance d'avoir accès à l'emploi. Et on commence avec Roxanne, qui est une jeune fille de 18 ans et une fille Oxi.

 [00:19:18.760] - Victor DIXEN
Alors les OXI, c'est dans ce monde futuriste, une occupation qui est donnée à certains déclassés qui ont perdu leur emploi d'être auxiliaires de l'intelligence artificielle. C'est ceux qui passent derrière les robots pour faire la petite finition. Donc ces parents qui étaient comptables se trouvent à passer derrière un robot de nettoyage urbain pour ramasser les chewing gum qui restent incrustés dans la chaussée ou ce genre de choses. Roxanne ne se voit aucun avenir. C'est un peu une punk du futur. Elle casse du robot avec son gang. Et l'histoire commence quand elle reçoit de manière un peu miraculeuse une proposition pour participer à un stage de programmation neuronale. On lui explique qu'on va lui injecter des nanorobots dans le cerveau pour transférer par ondes wifi un savoir universel qui la transformera en génie et lui donnera peut être une chance de décrocher son BAC dans le futur. Ce n'est plus le baccalauréat mais le "brevet d'accès aux corporations". Ces fameux 10 % de la population qui ont encore la chance d'avoir un emploi. Bille en tête, Roxanne va signer et partir pour l'archipel tropical où on va lui injecter ces neurobots, pour une semaine de vacances en plus tout frais payés.

 [00:20:20.580] - Victor DIXEN
Mais bien sûr, rien ne va se passer comme ça. Et c'est le début de "Cogito" qui est aussi une réflexion sur ce que c'est que l'intelligence artificielle. Qu'est ce que c'est que l'intelligence tout court ? Et la surprise de ce roman pendant la rédaction, c'est que les philosophes du passé se sont invités dans l'écriture. Je parlais tout à l'heure des poètes qui se sont invités dans "Excincta". Et bien là, ce sont les philosophes de la conscience, comme Descartes, qui peuvent paraître très poussiéreux. Et je me suis rendu compte en écrivant ce livre que ce sont nos meilleurs alliés pour penser notre futur avec les machines, pour penser l'intelligence artificielle. C'est pour ça que j'ai choisi le titre de "Cogito" qui fait référence au "cogito cartésien" : "cogito ergo sum" je pense, donc je suis. C'est vraiment le cœur de ce roman.

 [00:20:57.870] - François-Xavier ROBERT
Juste avant, on parlait de l'adaptation en bédé pour Vampirya. Et ça m'a fait pensé que dans les autres romans, il y a des images aussi. 

 [00:21:19.860] - Victor DIXEN
Oui, des circuits imprimés avec des labyrinthes parfois. Et moi je suis très sensible une fois encore, en tant que lecteur, à tout l'aspect graphique et imaginaire des littératures de l'imaginaire. Je retiens beaucoup le mot image. C'est ce qui permet justement, au delà du texte et en complément du texte, d'incarner l'univers. Pour chacun de mes projets, je sélectionne des artistes que je repère, notamment sur les réseaux sociaux et je m'en entoure pour créer avec eux cet univers, l'étoffer. Donc je l'ai pris pour les cartes et les différents éléments. Ça permet de rendre l'imaginaire encore plus présent, encore plus réel.

 [00:21:51.480] - François-Xavier ROBERT
Et d'ailleurs il yba un vrai travail sur l'invention de noms.

 [00:22:02.910] - Victor DIXEN
Tout ça sur toute la sémantique. Dans "Extincta", effectivement, on est dans un monde futur qui est organisé autour d'un culte  qui est en fait un culte d'expiation pour les crimes écologiques des ancêtres. Et donc chacun des derniers hommes et des dernières femmes de ce monde à sa naissance, se voit attribuer le nom d'un animal disparu. D'après sa racine latine, Astria, c'est l'étoile de mer. Océrian, c'est le narval. Et on va également tatouer sur l'enfant l'animal en question pour que de manière symbolique, l'animal revive à travers cet homme. 

[00:22:41.440] - François-Xavier ROBERT
c'est un peu chamanique, c'est ça ? ça vous parle le chamanisme ?

 [00:22:46.730] - Victor DIXEN
Oui, c'est un champ que je ne connais pas très bien mais qui m'attire beaucoup. Je pense qu'il y a beaucoup de choses à découvrir dans ce mysticisme, ce rapport avec la nature, avec les esprits animaux. Mais justement, dans le roman que je suis en train d'écrire, la prochaine trilogie de "Vampirya" qui sera aux Amériques et qui va beaucoup parler des cultures amérindiennes, on en parlait tout à l'heure, c'est un sujet sur lequel je me documente, notamment avec mon amie amérindienne, sur les esprits animaux, les esprits totems et le grand temps de Mircea Eliade. Ce grand temps, il est très présent dans les cultures amérindiennes.

 [00:23:16.800] - François-Xavier ROBERT
Cela me fait penser à votre côté voyageur. Vous vivez aux États-Unis, ça fait un moment et ça nourrit aussi vos romans ?

 [00:23:29.700] - Victor DIXEN
Je me rends compte a posteriori que je n'écris jamais sur le lieu où je suis quand j'y suis, mais qu'il y a toujours un décalage. Donc le prochain vampire américain que je suis en train d'écrire, ça se passera à New York où j'ai vécu pendant cinq ans. Mais j'ai quitté la ville, maintenant je suis à Washington, donc c'est toujours quand j'ai quitté l'endroit finalement que ça se métabolise dans mon esprit, que ça donne naissance à une fiction. Mais finalement, la littérature, je me rends compte qu'elle se nourrit de mes voyages réels, mais aussi au moins autant de mes voyages imaginaires, des lectures que j'ai faites. Ça fait feu de tout bois.

[00:23:56.880] - François-Xavier ROBERT
Et on a peut être besoin d'être mis à distance dans le temps ou dans l'espace pour mieux penser.

 [00:24:03.510] - Victor DIXEN
Pour mieux penser ou pour mieux s'approprier effectivement un lieu. S'il est partout autour de vous, sa réalité va tout le temps s'imposer à vous. Alors si vous avez pris de la distance, vous allez pouvoir le modeler à votre façon pour l'intégrer vraiment à votre imaginaire.

 [00:24:16.290] - François-Xavier ROBERT
Je vais bientôt vous libérer parce que vous avez déjà beaucoup travaillé aujourd'hui sur le salon. Je ne veux pas vous mobiliser beaucoup plus de temps, mais j'ai l'impression que vous avez un rapport aux lecteurs particulier. Je ne sais pas si vous le ressentez comme ça aussi ou si vous vous le construisez comme ça. Je ne sais pas si c'est une construction ou comment ça se passe.

 [00:24:36.390] - Victor DIXEN
C'est très spontané en moi. C'est toujours une grande joie de venir en dédicace parce que le métier d'auteur et solitaire qu'on est, et il le faut, cette solitude nécessaire pour créer cet imaginaire, pour créer ses histoires. Mais on est pendant des mois dans sa bulle d'écriture, un peu comme en hibernation. Coller à son histoire justement. On oublie, on doit oublier le monde quand on écrit, mais c'est comme un mouvement de balancier. C'est tout aussi important pour moi en tout cas d'aller à la rencontre. De lecteurs, de comprendre pourquoi et pour qui j'écris. Est ce que ça m'inspire follement de savoir que ces histoires qui me font vibrer et aussi vibrer d'autres gens ? Un grand moment de satisfaction et même de jubilation, c'est quand on parle des personnages avec les lecteurs comme de connaissances communes, comme si c'était des gens qu'on avait côtoyés, eux et moi. Et ça, c'est follement inspirant. Et quand je rentre après dans mon cabinet d'écriture, j'emporte toutes ces discussions entre moi et ça me nourrit pendant des mois.

 [00:25:22.170] - François-Xavier ROBERT
Oui, j'ai l'impression d'ailleurs parce que les lectrices qui m'ont parlé de vous, elles aiment se plonger dedans et rester longtemps avec vos personnages. C'est vraiment quelque chose qui a l'air d'exister.

 [00:25:33.540] - Victor DIXEN
Oui, c'est ce qu'on disait tout à l'heure sur cette littérature de fantaisie, de science fiction qui nous met dans un temps long, qui nous arrache à ce côté hyper morcelé du quotidien de la modernité qui nous permet de se réapproprier le temps. Je pense que c'est ça aussi qu'on vient chercher dans ces littératures de l'imaginaire.

 [00:25:50.550] - François-Xavier ROBERT
Je vous remercie beaucoup. Victor DIXEN. J'invite tout le monde, de tous les âges, à découvrir vos sagas et vos romans. 

 [00:26:05.160] - Victor DIXEN
Merci beaucoup de m'avoir reçu. C'était super ! Et puis on a encore deux jours de salon là, donc il faut tenir le coup, mais c'est avec plaisir.